Une fois le pied milieu dépointé, je procède au dépointage de la tôle d'habillage extérieure. Je commence par la partie avant, ensuite la partie arrière, pour finir sur la partie qui se trouve sous le pied milieu. Par endroits j'ai eu la main un peu lourde avec la mèche à dépointer et hop! on traverse toutes les tôles! Désormais, à partir de maintenant je ne procéderai uniquement que par "grignotage" du point de soudure avec une disqueuse.
.
Un premier regard de la tôle verticale centrale me permet de constater que celle-ci est en bon état. Enfin, c'est ce que je croyais avant d'attaquer l'énorme couche de protection à la brosse métallique "hard". Il y en a au moins 3 mm d'épaisseur. Ce n'est pas du blackson, c'est gris, ça ressemble à du mastic.
.
C'est clair que j'aurai pu mettre un dissolvant spécial avant, mais je trouve que ça avance assez vite. Ah oui ! Ma femme m'a engueulé lorsqu'elle est entrée dans le garage. Une fine poussière ambiante à l'odeur insoutenable, franchement, je ne m'en étais pas aperçu, sauf que lorsque je me suis mouché......je ne vous fais pas un dessin ! Comme j'espère utiliser mes bronches le plus longtemps possible, j'ai investi dans un masque anti poussière de qualité. J'avoue que c'est "super chiant" de poncer avec ce masque, les lunettes et le casque anti bruit, mais il parait que la santé est à ce prix, alors.....
Je ne suis pas peu fier d'avoir investi dans une DS provenant du désert de Californie ! Regardez moi ces tôles, ce n'est que du bonheur. On ne le voit pas sur les photos mais mis a part la poussière dans les corps creux, c'est la même chose....
.
...ça et là subsistent un petit peu de rouille superficielle qui s'en va dès l'arrivée de la meuleuse. On remarque bien que sur la partie supérieure vers l'avant (à gauche) la rouille a plus attaqué. C'est à cause de l'humidité que j'ai retrouvé sous la garniture. Car ne l'oublions pas, je l'ai déjà écrit, cette voiture appartenait à un club de canoë kayac et elle a été noyé au moins une fois.
.
Le cas de la tôle n°7
Les longerons de DS berline et break ont la même structure.

Sur ce dessin de coupe à gauche ont distingue bien les trois tôles verticales qui participent à la solidité exceptionnelle d'un longeron de DS ( 1-2-3).

Sur le dessin de droite j'ai représenté les 2 tôles supplémentaires qui forment la structure d'un longeron de DS break ( 7 et 8 à l'avant). Vu la charge admise supérieure à celle d'une berline les ingénieurs de Citroën ont préféré jouer la sécurité. Résultat, un longeron de DS break est quasiment indestructible.
Cette fameuse tôle n°7 est soudée à la tôle n°2 par une multitude de points de soudure. N'oublions pas que lors du ferrage de la coque, les tôles sont encore bruts, sans traitement anti-corrosion. Au niveau des différentes pattes de fixation soudées sur la tôle n°2, un trou rond est emboutis sur la tôle n°7. Évidemment, il n'y a pas de protection anti-corrosion entre les 2 tôles soudées, et une DS n'a jamais été conçue pour durer plus de 40 ans! (et ce n'est qu'un début). Donc pendant des années l'eau a pu s'infiltrer entre les 2 tôles, la corrosion devient évidemment perforante au bout de quelques décennies ! Comme le montrent les photos, c'est la catastrophe. J'hésite entre découper la tôle au niveau des ronds ou bien carrément dépointer cette tôle n°7. Devant mon hésitation, j'attends les conseils de Didier, "l'homme de l'art". De toute façon je suis sûr que sur toute la longueur du longeron, c'est rouillé entre les 2 tôles !
.
Pour me changer les idées, j'attaque le plancher avant gauche. Sur les DS break, il y a une tôle supplémentaire au niveau des pieds du conducteur et du passager avant. Là pas de surprises, c'est pourri et ça se voit. Je décide de dépointer la tôle de la 69 et de la foutre à la poubelle. La tôle de la 72 est en meilleur état et en plus elle est plus grande.
A l'arrière gauche la tôle n°3 est fortement corrodée. Quand la voiture a été noyée, elle a gardé de l'humidité derrière les garnitures de longeron. C'était encore humide lorsque j'ai viré les garnitures. J'ai fait un plan pour remplacer cette tôle partiellement. Vu les différences de niveau sur les différentes tôles qui composent le châssis, j'ai choisi de couper tout ce qui est pourri et de ressouder devant, la nouvelle tôle. Ce sera invisible avec la nouvelle garniture. Je m'apprêtais à découper ce secteur lorsque Didier a crié "STOP". Avec toutes mes découpes j'allais affaiblir dangereusement le longeron, ah bon ? Moi j'étais bien lancé, mais c'est Didier qui est le Boss, il a sûrement raison. Admirez la nouvelle tôle qu'il a fabriqué, du travail d'artiste !
.
Tiens, à propos du Boss, j'ai oublié de vous dire qu'après avoir fait la corvée de chiottes du club pendant 6 mois, après avoir préparé le café pour tous les adhérents pendant la même période, nettoyé le local pendant tout les weekends d'automne, Monsieur a enfin daigné me donner son pied milieu. Il n'était pas trop d'accord dans la mesure où il voulait en faire une "compression" pour sa salle de séjour.    
...c'est par une chaude fin d'après midi de décembre (-1°) que Didier a sorti la disqueuse pour récupérer ce fameux pied milieu qui va rejoindre la coque de ma 69. Ce qui est bien avec un pro, c'est qu'il ne lui faut que quelques légers coups de meuleuse bien ajustés pour récupérer la pièce.

Il est content Rosko ! Merci Didier.
J'ai démonté tout ce qui était démontable sur ce pied milieu. Je ne le dirai jamais assez, il faut récupérer toutes les cales de réglages. On en a jamais assez, on a jamais la bonne épaisseur lorsque l'on remonte une carrosserie de DS sur sa coque. A propos de cales, elles sont parties en Suède, avec toutes mes autres pièces à bichromater, chez mon envoyé spécial en Scandinavie, Christian. Lorsqu'elles reviendrons en France, vous aurez des photos.
.
La partie supérieure du pied milieu est particulièrement complexe. J'ai procédé par grignotage, petits morceaux par petits morceaux pour ne pas abimer ce qui doit être sauvé.
Le porte-joint avant est naze, je l'ai dépointé. J'ai la haine, car le pied milieu d'origine que j'ai massacré avait des porte-joints magnifiques !
J'en ai acheté chez Blondeau, ça coute " la peau des fesses !" 57 euros pièce !!!!
C'est sûr que pour la partie droite, je vais procéder autrement.
Bon, je vais faire de la pub pour Citroën. Depuis des années j'entends des critiques sur ce fameux traitement par électrophorèse sur les coques de DS à partir de 1970. Du style: "ouais, leur traitement c'est de la merde! regarde ma DS, ça fait 40 ans quelle est dehors, dans les ronces et elle est toute rouillée! Et bien non ! Une DS ( à partir de 70) exposée de façon raisonnable à l'humidité peut tenir 20 ans. Évidemment elles ont le double maintenant! Regardez l'intérieur de ce pied milieu de 1972, il est un peu corrodé à sa partie inférieure, c'est normal, mais tout le reste est nickel à l'intérieur jusqu'en haut!
.
Pierre, un copain menuisier en retraite m'a fait une cale dans du bois "dur" pour écarter raisonnablement les porte-joints. Je vais apprécier au remontage des joints. Je ponce à blanc ce pied milieu, il est prêt à être ressoudé.
J'ai poncé à blanc l'arrière gauche du châssis, pas de surprises. Quelques trous de corrosion au niveau du support de butoir de pare-chocs. J'ai replacé le nouveau pied milieu, c'est beau, je suis content.
Prochaine étape, modification des tôles au niveau du tableau de bord.
.
.
A SUIVRE....