Retour de vacances de Paul, septembre 1965.
Mes parents ont eu deux DS ID: l’une bleue dans les années 60 (photo au dessus), l’autre grise Kandahar, intérieur Or dans les années 70 (photo plus bas). Nous habitions la région parisienne. Chaque été, notre famille nombreuse (Baby-boom oblige) partait pendant deux mois sur les routes de France et d’Espagne (papa était enseignant). Notre périple nous emmenait par routes nationales vers une halte à Pau, puis le passage des Pyrénées par le col du Somport, toute la famille chantant « Vas-y Poupette ! Vas-y Poupette, vas-y !» (le petit nom de notre carrosse), les yeux rivés sur le cadrant de température. Suivaient les plateaux espagnols et leurs terres arides, et enfin l’arrivée, après le passage de plusieurs sierras, à la belle Méditerranée où nous retrouvions notre appartement sur la Costa Dorada. Le retour par le col d’Envalira et ses brouillards, Andorre, puis à travers le massif central vers la Creuse pour rendre visite à nos grands-parents, et enfin l’Isère, où nous retrouvions nos cousins avec quelques virées en Suisse au programme, avant notre retour vers Paris pour la rentrée des classes.
Que de souvenirs! Étant l’avant dernier de la famille et n’étant jamais malade en voiture, j’occupais toujours le strapontin du milieu. La DS est très « flottante » (suspension oléopneumatique), un peu comme un bateau, ce qui rendait certaines de mes sœurs malades ; d’où la nécessité pour elles d’un accès rapide aux fenêtres. Ma position était idéale, car j’avais tout le parebrise pour moi, une vue privilégiée sur le tableau de bord, et imaginais souvent être au volant pendant les longues heures de route. Plus tard, adolescent, je devins le copilote attitré, les cartes en main. Nous faisions des haltes régulières, notamment pour piqueniquer dans des coins paisibles que mes parents connaissaient bien, près de petits cours d’eau ou sur des chemins longeant des bois. Pour y accéder, souvent par routes de terre, Papa augmentait la hauteur sous châssis, très fier, en nous vantant les suspensions Citroën en avance sur leur temps. Une fois, une valise mal arrimée sur la galerie dégringola en route ; après un arrêt d’urgence, une partie de la famille, comme un groupe de poules effarées, s’égailla sur l’autoroute pour ramasser nos linges éparpillées (!). Pendant l’année, lorsque nous allions faire des courses avec Maman, nous demandions parfois à rester dans le coffre face à la vitre arrière, et prétendions conduire un camion. Ou bien, dans l’habitacle, strapontin repliés et jambes tendues, nous nous imaginions dans une limousine américaine, comme celles des séries télévisées de l’époque. 
La DS familiale fut la deuxième voiture que je conduis, à l’âge de 14 ans, sur une route de campagne (un cadeau de mon père !).  Avant cela, à 11 ans, j’avais conduis une 2CV (embrayage centrifuge) dans le champ dernière la maison de nos cousins en Isère, alors que nos parents étaient absents. Nous n’avions pas le droit de le faire, mais Jérôme mon cousin (12 ans à l’époque) savait toujours nous entrainer, ma sœur Emmanuelle et moi, dans des aventures d’autant plus excitantes qu’interdites. Ce-jour là nous fûmes découverts et punis. Nous avions bien remis la voiture sous le préau et rangé les clefs à leur place, mais avions laissé le pot d’échappement dans le champ !
Paul.
Notre DS grise,  août 1976 en Isère ; au premier plan, notre chienne Winnifred.