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Voici l'ID 21 F "confort" de 1968 de Christophe.
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Bonjour Christophe. Toute l'équipe de Citrowagon est heureuse de t'accueillir. Peux tu nous parler de ton ID 21 F "confort" de 1968 ?
Christophe: "L’achat :  Pourquoi ai-je acheté un break ID ? Je roulais en DS depuis 1986 et faisais partie d’un club DS. En 2001 sont nés mes enfants, des jumeaux. Ne souhaitant pas abandonner les DS, je me suis mis à la recherche d’un break, idéal pour transporter tout le nécessaire pour les jumeaux. Déjà en 2001 c’était très compliqué. Je cherchais un break en bon état. Malgré les prix très élevés déjà à cette époque, aucun break en état correct sur le marché. Je me suis donc orienté vers un break à restaurer. J’ai trouvé le mien à environ 50 kms de chez moi. Il était en très mauvais état mais avait un contrôle technique et était roulant. Il est donc arrivé chez moi par la route.
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Le modèle : Il s’agit d’un break ID 21 de 1968. D’après son ancien propriétaire, il a passé la première partie de sa vie en Allemagne sur une base militaire Française et n’était donc pas immatriculé en plaques minéralogiques courantes. Je ne sais pas quelle était son utilité sur cette base militaire. Il fût vendu à un particulier en 1971 et rapatrié en France et réellement immatriculé à ce moment-là. C’est pourquoi il a une carte grise de 1971...
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...J’ai eu un peu de mal à savoir de quand il datait exactement mais en recoupant ses équipements et ses données constructeur il s’agit probablement d’un modèle de fin 1967 ou tout début 1968 car il a un circuit électrique spécifique. A l’origine, il avait un intérieur rouge, mais ce dernier était totalement détruit sauf les strapontins dans le coffre qui sont en très bon état. Sa peinture était « blanc carrare » avec le toit en 2 teintes : gris clair et gris foncé.
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La remise en état : J’ai mis 3 ans pour le remettre en état. Bien sûr, je n’ai jamais eu besoin de transporter quoi que ce soit pour les jumeaux car en fin de restauration ils avaient déjà 4 ans !!! Il y a eu de gros travaux sur le châssis et la carrosserie. Tout était à refaire.
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Pour le châssis : les 2 bas de caisses et extérieurs de plancher, les supports de cric avants ; les 2 passages de roues arrières. Le fond de coffre était correct ainsi que le dessous des vitres de custodes. Durant ses vies précédentes, il y a même un propriétaire qui a consciencieusement percé les 2 bas de caisse afin d’y mettre des hauts parleurs !!!
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Pour la carrosserie, je n’ai rien gardé. Tout était HS sauf les 2 parties du hayon arrière. J’ai racheté les 4 ailes, d’occasion. Pour les 4 portes, ce sont des portes refaites en Allemagne : bas de portes intérieurs et extérieurs neufs, à partir des plis, portes apprêtées et traitées antirouille à la réception. Chères mais parfaites.
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Pour la carrosserie j’ai refait du « blanc carrare », la version avec la nuance verte comme à l’origine. J’ai refait le toit couleur gris comme à son origine. Par contre, je n’ai pas refait la séparation gris clair et foncé.
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Pour l’électricité, tout était HS. Les fusibles avaient été remplacés par des clous car les fils très cassants étaient dénudés de partout, donc des courts circuits un peu partout. De plus, le circuit électrique avait été bidouillé au fil des années, hauts parleurs dans les bas de caisse, attache remorque, boutons variés et multiples rajoutés à tout va. J’ai donc sorti tout le câblage, pensant le remplacer par un circuit neuf ou d’occasion. Mais impossible de trouver le bon modèle. J’ai donc tout refait moi-même. J’ai cloué tout le faisceau sur une planche en bois et changé chaque fil l’un après l’autre en éliminant ceux qui avaient été rajoutés et en rajoutant ceux qui manquaient, conformément au faisceau de la revue technique. Et au remontage, miracle tout fonctionne sauf les essuies glaces qui ne s’arrêtaient plus. Mais c’était juste un branchement inversé.
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Pour l’intérieur, j’ai monté un intérieur skaï noir plus récent. Je trouve les sièges plus confortables que les modèles 1967. De plus, à l’arrière, j’ai modifié un siège de berline afin de pouvoir y fixer les sièges enfants des jumeaux. L’accoudoir central servant à bien les caler dans les virages !!! J’ai mis des panneaux de portes de la même teinte noire. Pour le revêtement de sol, j’avais en stock une moquette Pallas et des bas de caisse inox. Je les ai donc utilisés. Ce n’est pas vraiment d’origine mais cela me convient bien.
Note de Citrowagon: Toute restauration ou remise en état doit plaire d'abord à la personne qui la réalise. D'un point de vue "étique", il n'y a aucun problème à "interpréter" ou "modifier" la configuration "d'origine", dans la mesure où cette réalisation n'est pas irréversible ! (ma voiture de "clown" en est un exemple).
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Aujourd’hui :  La voiture fonctionne toujours parfaitement bien. Depuis 2005, les jumeaux ont bien grandi. Ma fille est toujours fan comme quand elle était petite !!! J’ai enlevé les sièges enfants mais j’ai gardé mon siège arrière de berline avec son accoudoir. Les enfants le trouvent plus confortable que les sièges arrières de break et ils ont raison. 
Je n’ai jamais eu aucun problème mécanique et la carrosserie ainsi que le châssis sont bien conservés. Les seules remarques que l’on me fait de temps à autre sont les écarts par rapport à l’origine : intérieur skaï de berline, quelques accessoires Pallas et l’autoradio moderne. Pour l’intérieur, je pense sérieusement à changer les sièges pour remettre des sièges conformes à l’année 67, mais j’ai du mal à en trouver des corrects ainsi que les panneaux de porte. Pour le reste, moquette ou teinte du toit, je n’ai rien de prévu.
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Voilà en quelques lignes l’histoire d’une ID 21 break modèle 1968 qui a commencé sa vie à l’armée, puis a été usée en brocante et transports ingrats de toutes sortes et a enfin été rachetée pour transporter l’attirail nécessaire lors des déplacements avec des jumeaux. Et qui finalement, vit sa retraite en garage chauffé avec quelques sorties occasionnelles pour des expos ou ballades en voitures anciennes. "
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Bravo, Christophe, pour cette superbe remise en état, et bonne route.
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