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Sauvez Willy (Le temps des grands projets)

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Lors de ma présentation, vous aurez remarqué que je possède une SM carbu de 1971. Celle-ci était, à l’époque, en pleine restauration moteur et hydraulique. Fin juillet 2013, je peux enfin prendre la route à son volant et me rendre, fin septembre, aux 30 ans du Club SM de France sur le bassin d’Arcachon.
Près de 80 SM ont fait le déplacement et, si nous ne participons pas à la sortie du samedi, nous sommes présents au rendez-vous du dimanche matin. Après une petite dégustation d’huîtres et de vin blanc, nous allons déjeuner sur le bord de l’eau en compagnie de plus de 150 personnes que nous ne connaissons pas. Un bonjour, une poignée de mains, quelques sourires, nous nous retrouvons à table à côté d’un couple de normand.
La discussion est fort sympathique, nous avons plus ou le même âge, nos enfants aussi, nous aimons la SM et … la DS bien entendu. Vacances, études des enfants, projets, tout y passe jusqu’à ce qu’ils nous racontent leur virée aux États-Unis dans le cadre de l’ICCCR 2002.
Ils ont embarqué, via l’organisateur de l’ICCCR, leur DSuper sur un navire pour participer au rassemblement puis continué leur balade trois semaines en indépendants. Plus ils parlent de leur voyage plus j’ai le sourire. Plus j’ai le sourire plus mon épouse comprend à quoi je pense : pourquoi ne pas partir en voyage avec Willy ?
Quelques jours plus tard, c’est décidé, nous amènerons Willy voir ses sœurs, les grosses baleines, dans le golfe du Saint-Laurent. Un road-trip familial nous amènera l’été 2015 sur les terres nord-américaines : Montréal, Québec, Tadoussac, Washington, Philadelphie, New-York, Boston, Salem, avec un retour sur Montréal.
Je vais donc mettre toute mon énergie dans ce projet : restauration intérieur, motorisation, quelques retouches cosmétiques ici ou là, création d’un groupe Facebook, d’un site internet et recherche de sponsors.
Willy doit être sur roues l’été 2014 afin d’être fiabilisée avant son grand départ.
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Nous commençons par une séance de nettoyage. En effet, Willy a servi d’aire de stockage pendant un certain nombre d’années. 

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Il faut sortir tout ce qui n’appartient pas à la voiture, puis virer les housses et se rendre à l’évidence : ce lipari bleu ne pourra pas être sauvé.
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Nous trouvons un peu de tout dans ce break. Des anciennes publicités Citroën, des papiers de la SACEM et même des cathéters pour les hôpitaux. Nous en profitons aussi pour nettoyer les plaques constructeurs afin d’envoyer les photos à notre webmaster préféré.
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A chaque client qui passe au garage et qui vient voir Willy de plus près, nous précisons, hilares, que nous faisons un peu de ménage avant le départ en vacances.
Cet état des lieux confirme que Willy mérite d’être sauvé.
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L’été 2013, on me propose, lors d’un rassemblement dominical de véhicules anciens, un break DS commercial de 1970. L’affaire est vite conclue et celui-ci, difficilement sauvable, servira de donneuse pour Willy, mais aussi pour la DSpécial récupérée le même jour et qui est maintenant la propriété de l’ami Bernard. Fin septembre nous allons sortir ce break immobilisé depuis un certain temps dans la cour d’une petite entreprise de la région bordelaise. Si la mise sur remorque de Willy fut une galère mémorable, celle-ci ne sera qu’une simple formalité. L’équipe est rodée, le matériel est connu, nous avons de la place et seules deux choses nous perturbent : arriverons-nous à nous débarrasser du nid de guêpe qui est logé dans le compartiment moteur et la caisse ne va-t-elle pas se couper en deux ? Une matinée aura suffit pour charger, rapatrier et mettre à l’abri cette semi-épave. Encore une affaire rondement menée.
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La première étape, en attendant que mon mécanicien se penche sur Willy, sera de glaner ici ou là, ou faire refaire, quelques pièces afin d’être prêt le jour où les travaux démarreront. Le but étant, au maximum, de faire réparer ce qui peut l’être plutôt qu’avoir recours systématiquement à des pièces de refabrication dont la qualité est très souvent discutable. Nous commencerons par l’intérieur. Je trouve très rapidement deux strapontins sur Le Bon Coin. Le vendeur est sympa, apparemment deux de ses DS ont tournées dans le film « Les Lyonnais » et il vend un gros stock. En parallèle, le célèbre Docteur Danche me met sur la piste d’un Lipari gris d’origine qui traîne chez un sellier aviation de la région Paca. Je rafle le stock complet, ce Lipari gris est compatible avec le nuancier de l’année modèle 64, la vie est belle.

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J’amène le tissu chez mon sellier, puis les sièges, banquettes et contre-portes. Malheureusement, il faudra être patient. En effet, le beau Michel, un peu plus de 65 ans, est monté sur son toit pour tailler quelques branches. Il le fait tous les ans, cela n’est plus maintenant qu’une simple formalité. Malheureusement, c’est tellement habituel qu’il a oublié de se sécuriser. L’éverite casse, Michel se retrouve un étage plus bas, les deux jambes cassées. Hors de question de porter le matériel à l’hôpital ou à la maison de convalescence, les travaux démarreront avec quelques mois de retard.
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Toujours par connaissance, j’arrive à mettre la main sur des flexibles et silencieux d’échappement, un radiateur refait à neuf et un démarreur testé. Tout est maintenant trié, photographié, stocké en attente de remontage.
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