Nous
somme en 50 avant la dernière voiture à
pétrole
produite .Notre monde est envahis par une multitude de voiture moches,
lourdes, bourrées d'électroniques, de Peugeots,
etc... Tout le monde a abdiqué devant autant de
débauches technologiques, tous ? Non, il existe quelque part
perdu dans un coin de Bretagne, quelqu'un. Quelqu'un qui
résiste, et qui ne roule qu'en Citroën, et pas
n'importe
lesquelles. Cet Astérix des temps modernes
s'appelle
Stéphane. Il m'a reçu chez lui pour un reportage
photo
sur sa DS commerciale de 71. Pour moi ce fut le choc. Des
Citroën
il y en a partout, et pas n'importe lesquelles! Allez, je
vous
fais le tour du propriétaire.... |
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Pour
aller chez lui, il y a un long chemin. Dès le
début nous
somme tout de suite dans le bain, de la Citroën, il y en a
partout. Stéphane a une prédilection pour les CX,
DS, XM,
comme de nombreux amateurs de notre tranche d'age. Il ne faut pas se
fier à l'aspect de cette DS 21 IE BVH en finition confort
noire.
Lorsque Stéphane m'a soulevé le capot,
l'injection,
l'allumage et le radiateur ont été fraichement
refaits.
La mécanique va être déposée
pour une remise
en condition de la plate-forme (évidemment j'ai
oublié de
prendre une photo!). |
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Toutes les
voitures entières sont en état de marche,
à l'image de cette splendide CX GTI turbo 2 (avec
échangeur air/air ) gris perle. Stéphane est
arrivé à un stade critique où n'ayant
plus de place pour ranger les Citroën sur le
côté, il est obligé de les mettre sur
le chemin comme cette rare XM "pallas", une série
limitée à 1800 exemplaires sur la base des XM
Turbo D12 "harmonie".
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Voici
la sœur à mazout de la CX GTI turbo, j'ai
nommé " la CX 25 TRD turbo2" |
la Xm en question
est une V6-24 soupapes de 1990 (la 548ème) avec le toit
ouvrant électrique, la seule option disponible (avec la
suppression du cuir) et rarement choisie à
l'époque. Vu que ceux qui achetaient ça
n'amusaient pas le terrain et qu'elle était
donnée pour plus de 235km/h, ça devait
être jugé trop bruyant !
Stéphane en possède une seconde, sans toit
ouvrant, qui est la 456ème. Pour l'anecdote, elle fut mise
en circulation le 22 mai 1990, alors que les
AM91 débutent au 1/07/90 ! |
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On arrive dans la cours, c'est plein!
Un break BX trône au milieu, avec plus de 400 000
km, comme la majorité des breaks BX. Personnellement je les
trouve moches, en revanche, question solidité, il n'y a rien
à redire! |
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Une
très rare BX GTI automatique. |
la
Xm grise est une Turbo D12 "Harmonie" de 1990. Seule
particularité : une banquette AR 1/3 2/3, plutôt
rare sur les Xm. La CX est une 22TRS, sauvée de la
destruction. |
Pour
les spécialistes 2 couleurs de DS:
beige
albatros/blanc meige. |
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Stéphane
possède 2,5 GS birotor. Malgré un aspect peu
engageant, cette birotor fonctionne parfaitement! |
Voici
la demi birotor |
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DS
commerciale 1971 |
Une
autre XM TD 12 harmonie |
Une
CX "transport de corps".....(morts). |
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En
matière de CX Stéphane a une
prédilection pour les extrêmes. A coté
de plusieurs CX "dernier modèle", se trouve 3 CX du tout
premier modèle. A l'image de cette CX 2000 "sable
cendré" d'Octobre 1974. C'est la 585ième
commercialisée! Je n'arrive pas à
réaliser qu'elle a presque un an de plus que mon ID 20 F! |
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Cette
CX 2200 super bleu lagune est de Janvier 1976. Stéphane
possède aussi une "gris largentière" de
décembre
1974 (n°5627). |
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Dans
le garage se trouve aussi quelques modèles
intéressants.
Ici une DS 23 IE pallas blanc meige intérieur tissu rouge.
Celle-ci est dans son jus et a très peu de
kilomètres
(25000). Stéphane a eu la chance de l'acheter à
son
premier propriétaire, sur sa carte grise on peut
lire: "date du certificat
précédent 6/11/73" et "1ère mise en
circulation 6/11/73". |
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Voici l'autre GS birotor. Elle est dans son jus.
Stéphane me demande de bien la regarder et me demande de
trouver quelque chose de particulier. Je regarde attentivement, je ne
vois rien de spécial. Mise à part un
problème de peinture sur le capot, je constate qu'elle est
en très bon état malgré
l'épaisse couche de poussière, non vraiment je ne
vois rien de particulier. Il me dit qu'elle n'a quasiment jamais
roulé, je regarde le compteur, et oui, c'est le choc: 8543
KM d'origine! |
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Stéphane possède la M35
n°105, avec sa vraie carte grise d'origine! C'est ça
qui est rare! |
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Quand j'ai vu la SM 70 de Stéphane
j'ai eu un coup au cœur! En effet elle est de la
même teinte que ma DS 23, vert des tropiques AC 525. C'est la
même SM qui, à l'époque, m'avait fait
craquer pour cette teinte. |
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Une belle DS 19 de 1963 |
Une
autre DS 23 IE "brun scarabé" |
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Le garage classique d'un amateur de
Citroën, on stocke! Evidemment au bout d'un certain temps il
n'y a plus de place. Rassure toi Stéphane, on est tous
pareil... |
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Petite vue d'ensemble du parc automobile, soyons
franc, je suis jaloux! C'est quand même bien lorsque l'on a
de la place. |
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Sur
la terrasse trône cet ensemble de jardin très
typé
XM. J'ai suggéré à Stéphane
de mettre
plutôt un cuir beige pour les chaudes journées
d'été. Pendant la pause café j'essaie
d'en savoir
un peu plus sur Stéphane.
Pourquoi toutes ces citroën? |
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C'est déjà la fin de la
journée, il faut que je rentre. Je repasse une
dernière fois devant toutes ces voitures. Tiens! je n'avais
pas remarqué cet CX turbo D à l'aller! |
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C'est
le moment de se dire au revoir. Merci Stéphane pour ton
accueil et ta disponibilité. Sur le chemin du retour un
sentiment de vide m'envahit, qu'est ce j'aimerai bien avoir
Stéphane comme voisin. |
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Quelques
jours plus tard, j'ai reçu un petit courrier
de Stéphane, m'expliquant les raison de sa boulimie
"citroën"
Voici son texte...... |
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L'aventure, l'imprévu, sont toujours
là. Dans notre monde relié par satellites,
télésurveillé, il
existe encore quelques espaces dédiés
à l'incongru et à la
liberté. Il suffit après tout de vouloir les
faire vivre, et en ce
qui nous concerne, de redonner à sa vie d'automobiliste un
peu de
piment et de bonheur. Après tout, le nombre
conséquent de mes
voitures pourrait être réduit, et
remplacé par du moderne, ce que
je ne souhaite pas du tout !Car, indéniablement, utiliser
régulièrement une vieille voiture n'engendre
certes ni la
mélancolie, ni le désagrément. Comme
on est en droit de s'attendre
à quelque caprice d'une vieille mécanique
achetée 3 francs 6 sous,
chaque voyage qui se passe sans encombre est un bonheur, et on est
toujours content de se dépanner au bord de la route. A
l'inverse,
une auto neuve expose forcément à l'amertume et
au mécontentement,
chaque avarie étant inconcevable sur un joujou
payé fort cher. La
garantie n'a hélas jamais évité les
pannes !Né en 1974, je n'ai pas connu l'époque
des 30 glorieuses ni celle de la « bagnole
reine », mais
j'eus néanmoins la chance de débuter ma
carrière d'automobiliste
avant que messieurs Balladur et Juppé n'expédient
au pilon à coups
de prime de très beaux spécimen de voitures des
années 60 et 70
que je connaissais bien grâce à ma collection
d'Auto-Journal de ces
années-là. C'est donc étudiant, et
nécessairement fauché, mais
sans préjugés que je débutais
involontairement ma carrière de
collectionneur, citroëniste évidemment, au volant
de vieilels
voitures les moins chères possibles, c'est à dire
de toute façon
très au dessus de mes moyens.A cette époque, on
trouvait pêle-mêle
des GS état concours dont j'abusais sans retenue, et des DS
et CX
des années 70 dont personne ne voulait à cause de
la vignette (Ah !
Le bon vieux temps de la chasse à la vignette dans les
casses !).
J'ai possédé ainsi une très belle CX
2400Gti de 1978 absolument au
dessus de mes moyens, puis des CX diesel que la pudeur avait
équipée
d'un compteur à 5 chiffres.Je ne suis pas tombé
plus en panne que
certains de mes amis en Twingo ou en 306 neuve. Non, pas plus, pas
moins. J'avais cependant sur eux l'avantage de pouvoir trouver
à la
casse la majorité des pièces dont j'avais besoin.
Le parcours des
casses le samedi après-midi valait bien après
tout l'attente à la
concession : on était au plein air, en cas de pluie dans une
auto,
et on pouvait fouiller. Avant les primes à la casse, les
voitures y
restaient longtemps. Je me rappelle de R10, de VW K70, de Primula...
Des musées industriels en plein air à
entrée gratuite !Vint le temps de la DS ! Cette voiture
m'a toujours fasciné depuis l'enfance sans que je puisse
expliquer
quoi de sa forme, de ses yeux qui vous regardent, de sa
manière de
vivre en montant et descendant, ou de ses chuintements de vieux
robinet percé me plaisait le plus. Une Dsuper 5, une DS 20,
puis une
autre Dsuper 5, puis une Dsuper, une 23 injection... Evidemment
toutes plus ou moins mûres, elles me donnèrent
toutes un grand
plaisir à rouler. Sans parler des rapatriement par la route
des
épaves pour pièces, aux planchers
troués, évidemment le flexible
d'échappement HS, bidon d'essence dans la roue de secours,
sphères
mortes, électricité en folie, en empruntant les
routes les moins
« gendarmogènes »
possible ! Même si ces propos doivent
effaroucher les plus sérieux d'entre nous, je dirai quand
même que
ce sont de bons souvenirs, et que nous avons bien rigolé
avec ces
expéditions improbables, qui semblent aujourd'hui
surréalistes.
Maintenant, on loue des plateaux, on prend l'autoroute, et le
pratique y gagne ce que le plaisir et la découverte y
perdent.Le temps passe pourtant, les revenus
augmentent, la famille grandit. Famille ou collègues de
travail,
chacun y va de son auto récente ou neuve. On a beau vouloir
désacraliser l'automobile, même les femmes s'y
mettent, ne jurant
que par certains modèles. L'éducation
chrétienne n'est décidément
plus ce qu'elle était ! Le goût de l'ostentation
sociale passe par
une voiture, neuve, donc chère, qui sous-entend les moyens
financiers de ses propriétaires -ou de leur pouvoir de
persuasion
vis à vis de leur banquier. J'avouerai, toute honte bue,
avoir un
temps écouté le chant de sirènes des
vendeurs, caressé les beaux
catalogues en papier glacé, choisissant les options et
Madame la
teinte. Puis patatras : l'essai, le prix. Inutile
d'épiloguer :
cette Xantia turbo D ne vaut pas sur la route ma CX TRD Turbo 2 de
l'époque, elle me coûterait ce que valent deux SM,
sans parler de
la décote. Au bout de 2 ans, une auto neuve perd
à peu près 50% de
sa valeur à l'achat, donc dans le cas qui me concerne, le
prix d'une
SM. Et puis, sur un autre plan, quoi de plus horripilant qu'un
vendeur de voitures neuves ? L'achat d'une voiture ancienne est
toujours l'occasion d'une rencontre, comme cette octogénaire
de
Chablis me vantant sa Dspécial achetée neuve :
« je vous
présente ma meilleure amie ». Il y a
évidemment une
différence entre quelqu'un qui vend son bien, et un vendeur
qui
cherche avant tout à gagner son salaire. L'un raconte des
histoires,
l'autre son Histoire...C'est ainsi que mon
« parc »
d'automobiles s'est développé. C'est de la sorte
que, petit à
petit, je devins un utilisateur convaincu de
« vieilles
bagnoles ». Ma collection s'est composée
au fil du hasard, à
l'exception de quelques modèles. Hasard, bouche à
oreilles,
rencontres, sauvetages aussi : certaines autos sont arrivées
chez
moi, à condition qu'elles n'aillent pas à la
casse. Certaines sont
parties dans d'autres mains bienveillantes, d'autres sont
restées.
Les voitures modernes ont soi-disant un cerveau : les anciennes,
elles, ont une âme. Et du caractère !Je le disais
au début, l'aventure et
l'imprévu existent si on veut bien les faire exister. Louer
une C5
neuve pour aller de Paris à Lyon par l'autoroute
régulateur calé à
140 n'est pas précisément amusant, ni
économique, ni très
digeste. A l'inverse, le faire par l'ex-Nationale 6 en ID 20 break,
c'est s'amuser des poteries d'Accolay, apprécier la
vallée de la
Cure, traverser des villes médiévales dont les
portes sont venues
jusqu'à nous, penser à Delon dans
« Le cercle rouge »
en passant à Bel Air, s'émerveiller des tuiles
vernissées du
château de la Rochepot... et manger autre chose qu'un
sandwich
industriel ! En vacances, il n'est pas interdit de flâner ni
de fuir
les itinéraires surchargés, ni même de
se tromper de route.
J'ajouterai qu'il n'est pas besoin de prévoir un safari au
Kenya
pour connaître le grand frisson : le voyant STOP de la DS
s'en
charge très bien ! |
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