.
Gérard Larochelle vendeur Citroën dans la peau.
.
Je vais vous faire un résumer de l’importance qu’a eue ce Monsieur pour Citroën Canada, principalement à Québec. Avec ses anecdotes à la tonne, on aurait pu écrire un livre, mais nous nous contenterons de quelques-unes ayant pour point commun l’éloignement de tout ici, au Québec.
.
Gérard Larochelle en 1966 à l’âge de 25 ans. Gérard Larochelle en 2015 à l’âge de … Ce n’est pas poli de dire l’âge … vous compterez! 
.
Gérard Larochelle est né à Québec en 1941 .Son père était directeur général et administrateur d’une flotte d’autobus privée, Autobus Charlesbourg Ltée. Sa mère,
femme au foyer, éleva ses 6 enfants dans l’amour et les convictions religieuses qui prévalaient en ce temps-là. Gérard a été vite en contact avec l’automobile, son père avait décelé ce goût pour l’automobile et lui a appris très tôt comment déplacer un véhicule, surtout en marche arrière !
Ce qui a permis à Gérard de déplacer des autobus dans la cour du garage de la compagnie bien avant qu’il ait eu son permis de conduire.
.
Après des études classiques et 2 ans d’université à la Faculté de Commerce de l’Université Laval, Gérard est davantage attiré par la vente et pas par le domaine comptable qui était enseigné à la Faculté. La vente avec ses techniques, le contact avec les gens, la satisfaction de les rendre heureux, voilà ce qui allumait ce jeune homme.
.
Pour aller à l’Université, il doit quand même s’acheter une voiture parce que le transport en commun à Québec à cette époque n’est pas vraiment synchronisé pour voyager entre Charlesbourg et le Campus Universitaire de Ste-Foy. En 1962, il a donc à choisir entre une Coccinelle à 1600$, une Mini à 1350$, et une Citroën 2CV à 1050$. Son choix est vite fait, ce sera la Citroën. Et cette voiture marquera sa vie.
.
Peu après l’acquisition de la 2CV, le concessionnaire de Québec "Versailles Automobiles" est victime d’un incendie qui fait du garage une perte totale. Quelque temps après, la concession Citroën est confiée à un brave type à Val St-Michel, une petite ville en banlieue de Québec, mais qui avait l’allure «petit village». Aujourd’hui cette banlieue porte le nom de Val Bélair et n’a plus du tout l’aspect bourgade de ce temps-là. Toujours est-il que Gérard s’y rend un jour pour faire faire un changement d’huile sur la 2CV. Pendant qu’il attend, un client entre dans ce garage Citroën avec un showroom plutôt «sommaire», et sans vendeur vraiment attitré à ce poste. M. Larochelle observe le mécano-propriétaire donner du mieux qu’il peut des renseignements sur la DS que la personne voudrait acheter, mais s’aperçoit bien qu’il n’y comprend rien à rien. Alors, Gérard prend la parole, explique les avantages de la DS d’après ce qu’il avait lu et arrive à vendre la voiture! Contre toute attente le patron du garage lui donne une commission de 100$ (ma belle-mère, secrétaire dans un bureau d’assurances, gagnait en 1962 25$ par semaine) et offre un emploi sur le champ à Gérard qu’il se doit de refuser pour cause d’études universitaires en cours. Ce fut sa première vente.
Après avoir mis fin à ses études à l’Université, Gérard se voit offrir un poste chez Coca-Cola où il avait travaillé comme aide-vendeur pendant cinq années comme travail d’été. Un jour il regarde le journal local et voit l’annonce de Citroën Canada qui cherche quelqu’un pour ouvrir une succursale-usine dans la ville de Québec et non en banlieue. Il répond timidement à l’annonce et est choisi comme «missionnaire» pour implanter cette succursale à Québec. Le but de Citroën était de repartir une concession à Québec, ville de prédilection pour les marques françaises. C’était quand même un peu risqué de laisser une compagnie bien structurée comme Coca-Cola pour une compagnie française dont les structures semblaient aléatoires pour ne pas dire improvisées. « J’avais pris soin de consulter mon père qui m’avait sagement mis en garde mais sans freiner mon
enthousiasme qu’il avait bien senti. »

Le mandat de Citroën était clair : Trouver un local et commencer le commerce
dans les règles de l’art de la vente d’auto dans une concession avec une certaine allure. Avec l’aide de Norbert Lecour, qui était délégué par la maison-mère, M. Larochelle trouve un local, un peu négligé par un ancien vendeur de bateaux, mais qui pouvait présenter un certain potentiel. Il doit y passer plus d’une semaine à y faire le ménage, seul au début puis aidé par des employés de Montréal. Puis, pas le temps de respirer, les voitures sont en voie d’expédition de Montréal. Une DS, un Break, une Ami6 et une 2CV. Tous des modèles 1964. Montréal a pris soin de garder les 1965 qui venaient juste de rentrer de France.
.
Notre vendeur Citroën se rappelle très bien sa toute première vente : Un homme d’âge mur se présente dans le showroom à peine aménagé avec encore l’odeur du
nettoyant. Il venait d’hériter d’une Cadillac décapotable de 1964 de son père. La voiture avait un an. Nous sommes en novembre 1964. Le fils se sent plus une âme Citroën que GM. Alors il essaie la DS 1964 BVH, y trouve son compte en confort, conduite et tenue de route. Pour faire une transaction rentable, M. Larochelle lui demande quand même 200$ de retour (même si on était tard dans l’année 64 et les modèles 65 étaient déjà sortis) avec la Cadillac en échange (après avoir pré-vendu la Cadillac à un ami vendeur d’autos usagées 4400$) N’oublions pas que la DS était vendue 3800$.
.
.
.
.
.


Faisons le compte:  le client donne 200$. Il vend la Cadillac 4400$ donc autour de 1600$ de profit, si l’on tient compte qu’une DS devait être facturée au concessionnaire autour de 3000 $, l’équivalent d’à peu près le salaire annuel d’un ouvrier! Tout un début ☺
.
.
.
.
.
Gérard Larochelle devant la concession de Québec avec le chroniqueur et journaliste automobile bien connu de la région de Québec : Jacques Rainville décédé subitement en 2001.
La première année de son « règne », en 1965 il vendit 65 autos. Sans expérience, il assuma. A la rencontre annuelle des vendeurs de la marque aux chevrons à Montréal, il n’avait aucune idée de ce que représentait ce nombre 65. Quelle ne fut pas sa surprise de se voir décerner le premier prix du meilleur vendeur au Canada! Quoi de mieux pour se motiver pour la prochaine année.
En 1965, il vend une Ami 6 à un certain Daniel Naurais, un français arrivé tout
fraichement de son pays natal pour travailler comme architecte naval. Merveilleux internet : je tape son nom et j’obtiens un numéro de téléphone à St-Jean- Chrysostôme (non loin de Québec, sur la Rive-Sud du St-Laurent). J’appelle et c’est le bon, du premier coup ☺ Voici ce qu’il dit de M. Larochelle et de Citroën : « Ce fut un homme très charmant et bon vendeur. D’ailleurs il m’avait vendu l’Ami 6 pour une 65 alors que c’était une 64! (rappelons-nous que Montréal se gardait les nouveaux modèles) C’était de bonne guerre. (Le contrat de vente original ici) Tout fraichement arrivé de Bordeaux, et n’ayant pas conduit depuis quelques années, M. Naurais s’est fait donner un petit cours de conduite de la part de Gérard sur l’Île d’Orléans, où vivait un personnage célèbre : Félix Leclerc.


Daniel Naurais
                                       
Tant qu’à y être, je demande : « Pourquoi une Citroën? » M. Naurais : « Ah ben mon gars, parce que j’en avais eu une en France et c’était la seule voiture que je faisais confiance. Ce que je ne savais pas, c’est qu’ici elle n’était vraiment pas faite pour le froid. L’Ami 6 n’avait régulièrement que 3 centimètres de dégivré sur le pare-brise, même que je trimbalais un grattoir dans l’auto pour gratter de l’intérieur la lunette avant! C’est vous dire. Étant architecte naval, j’ai eu accès à de l’acier inoxydable à profusion, donc j’ai amélioré un peu la voiture. Exemple : dessous, aucune protection d’origine du carter d’huile. Si on roulait un peu trop vite sur un gros morceau de glace, celui-ci faisait littéralement éclater le carter d’où l’huile ne se gênait pas pour aller se reposer, de toute cette lubrification, sur le sol et y mourir gelée! Donc, j’ai fait tailler et installer une plaque d’acier inoxydable sous la voiture. Après, avec ma DS, j’ai amélioré la voiture selon le même modus operandi mais pour d’autres faiblesses. Malgré tout, les voitures
rouillaient à vitesse grand V ».
En 1967, il se fait faire encore une fois le même tour : On lui vend une 65 pour une 66. Cette fois-ci c’était une DS… décidément les vendeurs étaient habiles! Il a gardé cette DS blanche très longtemps. En 1983 il se décide d’envoyer un courrier à Citroën France pour avoir la confirmation qu’il ne se trompait pas en leur fournissant le numéro de série de la voiture. Voici la réponse.
Quelques jours après ma visite chez lui je retourne chez M. Larochelle et lui conte le rendu! Étant donné que je dois retourner chez M. Naurais, il me dit qu’il aimerait énormément venir avec moi. Alors quelle ne fut pas la surprise de ce dernier lorsqu’il a vu Gérard Larochelle dans l’embrasure de sa porte, c’était magique. Ils se sont entretenus pendant 2 heures et moi j’écoutais comme un enfant écoute les palpitantes aventures dans des réunions de familles.
.
.
.
.
Monsieur Larochelle et Monsieur Naurais.
Une autre bonne connaissance de M. Larochelle fut Pierre Roche. Arrivé au Québec avec Charles Aznavour après un passage à New-York (et en prison! 3 jours et 4 nuits), il connut sa future femme, la chanteuse Aglaé, à Montréal et décida de rester en terre québécoise. Aznavour, quant à lui, 1 an et demi plus tard, retourna en France, après 8 ans d’une belle collaboration avec Roche pour continuer sa carrière avec une artiste quelque peu connue : Édith Piaf (qui le surnommait : « Mon petit génie con! »). Aznavour qualifiait sa relation musicale avec Pierre de « Jazz communicants ». Petit détail intéressant de son passage au Québec : il a enregistré une chanson où il turlute! « Robe légère ».
Pierre Roche était un fidèle de la marque aux chevrons. Étant un artiste relativement connu des années 60, il se permettait de changer de voiture régulièrement.
.
.
Quelques faits de ces années : Les autos, au début, arrivaient au port d’Halifax puis était transportées par train pour se rendre à Montréal pour être distribuées par la suite aux concessionnaires. Un problème de roulement à billes (wheel bearing) est vite apparu. Les ingénieurs Citroën ont pronostiqué que les chocs répétés, dans le vide de l’espace de dilatation à chaque longueur de rail, auraient participé à l’usure des roulements car la voiture cognait pendant des centaines de kilomètres toujours au même endroit. Par la suite la compagnie envoya ses autos directement à Montréal par bateau.
CW: les normes "nord américaines" imposaient des "sealed beams" à la place des classiques phares à ampoule. Citroën exportait toujours ses véhicules partiellements montés, une chaine de finition aux USA les terminait aux normes "USA", avec l'installation de ses fameuses "selead beam".
Concernant le Québec, le client pouvait recevoir sa DS en finition "France", avec des phares à ampoule, et feux directionnels à partir de septembre 1967.
.
Par contre, là aussi il y a eu un autre problème : le grippage des pistons. Citroën
analysa encore une fois le problème et découvrit que les voitures étaient envoyées avec des thermostats d’été et qu’en plus, les dockers faisaient révolutionner les moteurs beaucoup trop haut lors du démarrage en vue de les déplacer. On n’a pas eu le choix de changer les chemises et pistons des moteurs défectueux. Citroën préconisait 16 heures pour sortir le moteur, changer les pièces et remonter le tout. Un mécanicien de Québec trouva la façon de faire l’opération sur place en levant seulement la tête du moteur, ce qui sauvait une dizaine d’heures à chaque fois. La maison-mère refusa que ce soit fait ainsi…
mais éloigné de 3000 km, les mécanos continuèrent le manège qui sauvait temps et argent et qui ne donna jamais d’ennuis.
Un autre problème auquel les voitures n’étaient pas prêtes à affronter : le froid
québécois. Un certain docteur Parent eu l’idée d’installer une chaufferette électrique dans sa voiture. Il la faisait fonctionner. toutes les nuits d’hiver. Au deuxième hiver, crac… l’auto cassa en 2!! La condensation ainsi créée par le chauffage de nuit, fit rouiller les longerons et les parties faibles du châssis qui céda trop atteint par la rouille. Une DS neuve lui fut remise gratuitement par Citroën Canada.
.
.
.
.
.
Garage Citroën sur le Boul. Hamel à Québec le jour de la livraison d’un lot de DS. Par -40°, aucun moteur ne voulu démarrer. Après plusieurs heures d’essais de toutes sortes, M. Larochelle suggéra au conducteur du camion (au bord de la crise de nerf tellement il avait hâte de déguerpir!) d’envoyer, via un tuyau, la chaleur de l’échappement du camion directement sous les moteurs des autos pour les réchauffer. Ce qui fut fait avec succès.
.
1970 2015
M. Larochelle fut recruté, fin 1967 par la compagnie "Industrielle Assurances". Un chercheur de tête, à l’oeil vif, avait, à raison, remarqué que Gérard était un excellent vendeur. Il y est resté jusqu’en 1970, alors qu’un coup de téléphone du directeur des ventes et marketing de Citroën à Montréal, demanda à ce vendeur-assureur, s’il voulait participer au développement du réseau Citroën au Québec. Il accepta derechef ce poste et se mit à l’ouvrage avec à coeur le développement du réseau. La nouvelle administration voulait développer le réseau au Québec, c’est pourquoi elle lui a demandé de développer le réseau, de 1970 à 1974 à travers le Québec dans sa partie Est du St-Laurent de Victoriaville sur la rive-sud jusqu’au Nouveau-Brunswick et de Trois-Rivières sur la rive-nord jusqu’à Sept-Îles.   Voici en primeur mondiale, le carnet de tous les concessionnaires Citroën au Canada ici.
.
Alors il reprit le volant d’une DS, et « descendit» le fleuve St-Laurent jusqu’à
Rivière-du-Loup où le concessionnaire Voyer avait pignon sur rue pour voir comment ça se passait, et surtout pour l’encourager à continuer avec Citroën. Puis le lendemain il se dirigea vers Matane pour visiter le concessionnaire sur place. Devant un ralentissement très important de ses ventes (5 voitures dans la dernière année), il dû, sous pression de son mandat de Citroën, à contre-coeur lui enlever la concession et chercher un autre prospect dans cette partie peu peuplée du Québec.
.
Ici, Gérard Larochelle semble nous dire : « Vous avez vu cette belle 2CV? Tout le monde peut en avoir une, même toi Steevie... 2CV pour Steevie : Check! Merci M. Larochelle» ☺
Heureux hasard, à Petite-Matane, très petit village plus à l’Est de Matane, il y
avait un vendeur d’autos usagées bien organisé avec comme pilier un certain Raoul
Martel qui vendait pas moins de 500 voitures par année! Il avait des clients partout en Gaspésie. Gérard lui fit essayer la DS et il fut charmé immédiatement. Après mûre réflexion, il s’offrit pour devenir concessionnaire Citroën. Le bon flair de vendeur de M. Larochelle avait encore frappé et il devint le nouveau concessionnaire de la région de Matane. Prouvant son talent, il vendit 96 DS à sa première année. Wow, tout un vendeur. Il faut dire que la DS était à son apogée de vente en 70-71-72, il s’en vendait au-delà d’un millier par année à travers le Canada. Ce sont des petits chiffres à comparer de la France,
mais n’oublions pas que Citroën Canada était pratiquement à zéro au début des années 60. Les vendeurs s’adaptèrent aussi au changement de la clientèle. Dans les années 60 c’était des grands professionnels qui achetaient la DS : Docteurs, avocats, notaires, ministres et dirigeants d’entreprises. Dans les années 70, devant leur popularité grandissante, la DS plaisait aussi aux ingénieurs, professionnels, enseignants, présidents de syndicats, etc. Une classe moyenne haute qui fricotait avec la haute société sans vraiment en faire partie.
M. Larochelle ouvra une douzaine de concessionnaires dans l’Est du Québec. Il lui
arrivait souvent d’aller en visiter une et… repartir à pied… ou presque! Laissons-le s’expliquer :
« Que de fois j’y ai laissé mon démonstrateur pour revenir à Montréal en autobus, en train, en avion ou… en voiture usagée. Et là, je « tétais » Claude Guillot pour qu’il me fasse préparer « de toute urgence » une Pallas, blanche de préférence, pour reprendre la route vers Québec. Dans une seule année, j’ai répété la vente de mon démo une bonne quarantaine de fois après une visite ou bien après avoir ouvert une nouvelle concession. Que de chambardements dans l’agenda de Citroën Canada et de Claude Guillot qui, en plus de gérer l’atelier de réparations, chapeautait aussi la préparation des voitures neuves. Dans l’Est du Québec en 1971 on a vendu plus de DS que dans le reste du Canada, incluant Montréal, grande rivale devant l’éternel. Vous voulez savoir combien?
 C’EST CONFIDENTIEL! »
.
Ici il montre son porte-verre qu’il s’est fabriqué.
.
Puis vint l’arrêt des exportations des DS par Citroën en Amérique en 1974, plusieurs raisons semblent avoir été la source de cette décision :
• Le faible nombre de ventes annuel  ; Explicable par un ensemble d’un tout:
 - Faible réseau de concessionnaires. M. Larochelle faisait de son mieux, mais c’était une tâche colossale face aux géants américains
 - Fiabilité par temps très froid près de la nullité (Les voitures américaines grosses et consommatrices démarraient malgré tout au quart de tour et avait un chauffage digne de ce nom)
 - Le LHM et sa tendance à se cristalliser par temps très froid.
 - La rouille. Voici les paroles de Gérard Larochelle à ce sujet : « Fin des années 50, un certain Dubrowski, sous la bannière d’Auto-France, amena ici
des DS et ID 19. Était-ce par amour ou admiration de la DS, on ne le sait pas mais, toujours est-il qu’il possédait à Montréal un enclos où il entassa des modèles DS et ID fraîchement débarqués. À cette époque (1959), la fraîcheur des DS se comparait à la longévité d’une rose. Selon un ami de l’époque, qui rôdait dans les parages, certaines DS avaient quelques « taches de rousseur » avant même de trouver preneur! C’est vous dire comment les problèmes pouvaient débuter très tôt dans la période de rodage. »
 - Certains réparateurs « imprudents », qui effectuaient les réparations de façon très sommaire, facturaient le gros prix.
 - Pour d’autres ce fut la complexité de la mécanique, eux qui n’étaient pas formés convenablement à l’entretien d’une si pointilleuse machine.
• Les nouvelles réglementations du DOT (Department Of Transport) qui règlementait :
     o Une hauteur fixe des pare-chocs
     o Un toit soudé et non vissé (le toit en fibre de verre ne se soude pas sur de l’acier!)
     o Interdiction des phares carénés (ce qui avait déjà été corrigé avec plus ou moins d’élégance, ça dépend des goûts)
     o L’installation de feux de position tout autour de la voiture (corrigé aussi)
• L’entêtement de Citroën à « recevoir » des leçons des américains qui leur disaient comment construire des voitures.
• Le service après vente n’était pas adapté aux exigences de l’Amérique
.
Voici en 2e primeur mondiale une découpure de journal du milieu des années 70
annonçant la fin de la Citroën DS et ID au Canada (on extrapole facilement la fin de Citroën tout court!) :
Bref pour toutes ces raisons et sûrement d’autres que nous ne saurons jamais (Citroën a toujours prôné le secret) la marque aux chevrons disait adieu aux voyages transatlantiques.
Après 1972 il n’y a eu que quelques CX, GS. La SM connue un certain succès mais la crise du pétrole lui donna un coup fatal. 1974 fut la dernière année d’exportation des Citroën en Amérique.
M. Larochelle a quitté Citroën en 1974 après quelques mois de suite à ne pratiquement rien faire. Les ventes se faisaient rares, plus de DS, des SM à prix très élevé, des GS au compte gouttes. Citroën ayant probablement pris la décision de fermer le marché américain, on lui conseillait d’amener ses clients au golf ou au restaurant. Mais ses clients étaient souvent des hommes d’affaires qui ont autre chose à faire que de s’amuser. Lassé de ce manque d’action, le jeune homme en recherche de défi devait bouger. Il bougeât! Il retourna chez "Industrielle Alliance" pour faire une carrière prospère dans les assurances.
Aujourd’hui, toujours épris de Citroën, il est impliqué dans les concertations du plus grand rendez-vous de Citroën de l’Est de l’Amérique « Drive she said » de Saratoga Springs.
.
Quand on va chez lui, on respire Citroën partout :
.
.
.
Dans son atelier…
.
Dans son bureau… Dans sa salle de jeu…
.
Et de l’autre côté de cette même salle de jeu…
.
Toujours prêt à inviter quelqu’un dans sa petite salle où il garde précieusement ses documents d’archives et son vin de fabrication maison.
.
« Regarde Steevie ce que j’ai trouvé à Baie-St-Paul dans Charlevoix : un jeu de Tic-Tac-Toe avec des 2CV » Il semble dire : « Quoi? Tu pars déjà? Ça ne fait que 5 heures qu’on papote!! »
.
Comme tout bon amoureux de la marque, il a aussi une petite collection de miniatures… même dans les toilettes…
.
Il possède une superbe 2CV 1990 à l’état quasiment neuf. Artiste dans l’âme, il dessine sur toute sorte de support des 2CV, SM, DS et autres Citroën.
 Cette marque automobile aura vraiment marqué, au fer rouge, son âme de citroëniste.
.
Merci M. Larochelle d’avoir fait naître la passion Citroën dans bon nombre de québécois et longue vie.
                                                                                                                                         Steevie.
.