Ivan Frank: "La liste des Citroën que j'ai eu donne ceci :
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Ma première Citroën fut achetée alors que j' avais 22 ans. Il s'agissait d'une ID 19 neuve de 1959, achetée chez le concessionnaire Carl Bartz.  La voiture fut revendu lors de mon divorce.
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Une ID 19 Deluxe de 1960 (une des 3 vendu au Colorado) et achetée neuve chez Carl Bartz fut la suivante. Cette voiture n'avait pas de chauffage! et avait un toit translucide. Lors d'un orage violent elle fut malheureusement fort abîmée par de la grêle.  Du coups j'ai décidé de la réparer, la repeindre, et de la faire participer dans des concours d’élégance!
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Ensuite, une ID 19 de 1957, achetée après que celle ci eu pris feu. Je l'ai remorqué depuis Ogden, Utah en 1960... et là, bien sûr, elle fut remise en route....
A partir de ce moment là, beaucoup de monde m'ont reconnu comme un mécanicien capable de travailler sur les  Citroën.

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Après l'achat d'une ID 19 en 63, j'ai acquis une DS 19 cabriolet Chapron.
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La suivante fut une ID de 19 de 1962. Celle ci fut achetée d'occasion dans un garage.
 Le garagiste voulant se débarrasser d'une voiture dont il croyait la suspension cassée du à sa faible garde au sol!
Après une petite et rapide inspection de la voiture, j'ai découvert que la commande de hauteur était en position basse... La vente fut réalisée pour une bouchée de pain, et après avoir quitté le parking, j'ai replacé la commande en position route. La voiture était réparée!

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Une ami 6 break suivit. L'achat étant motivé par l’étrangeté de la voiture. Mais je fut finalement impressionné par l’utilité et la capacité à la charge d'une telle voiture! J'en ai gardé de très bon souvenirs.   Enfin une 1969 ½, une  DS  19 D Pallas ( D pour boite manuelle)
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Un Break DS 21 de 1972 suivit avec boite "citromatic" (il possède toujours cette voiture, c'est un break à boite hydraulique).


En 1972 une DS 21 Berline neuve fut achetée.


Et pour finir, récemment en 1986, j'ai fait l’acquisition d'une SM de 1972... (qu'il possède toujours)


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Mon garage CITROËN
Aux alentours de 1963, j'ai commencé à me faire payer pour entretenir des Citroën. La demande venant de leurs propriétaires constatant mon savoir faire et le fait que mes voitures fonctionnaient mieux que les leurs. J'avais commencé par aider Carl Bartz lors des salons automobiles, aidant au ventes et en faisant la maintenance des voitures vendues.
Rapidement notre amitié se transforma en association.
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Donc lorsque Carl Bartz pris sa retraite, j'ai naturellement décidé de reprendre le flambeau.




                 
Avec un ami, nous avons créé   “Classic Car Busness Dealership” en 1964, j'ai apporté dans l'affaire  tout les clients fidèles à Citroën.

Nous avons vendu des Citroën jusqu'en 1973, la dernière année officielle pour Citroën au USA. J'estime avoir vendu en moyenne une trentaine de voitures chaque année pendant cette période.



Petit écusson brodé cousu sur ses différents vêtements de travail. Tampon à son nom.
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1964  La naissance d'une concession Citroën.
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En plus de faire l'entretien des Citroën vendues, J'ai commencé à en vendre. Les voitures étaient achetées aux 2 agences officielles au USA. (l'une dans l'état du New Jersey et l'autre en Californie à Los Angeles. Il s'agissait des 2 ports d'entrée des voitures en provenance de France)
Pour devenir un agent Citroën, après avoir pris connaissance d'une publicité sur la "franchise Citroën", il fallait faire un investissement financier en commandant 3 voitures neuves et un stock de pièces détachées d'une valeur de 1500 dollars.Une accréditation était alors donnée, après qu'un inspecteur ai vérifié que le dealer (vendeur) ai les connaissances suffisantes et les qualifications nécessaires pour faire l'entretien des voitures.
Dans mon cas, la visite de l'agent Officiel de Citroën ne prit qu'une journée et j'ai reçu ma validation d'agent Citroën!
Les trois premières voitures nécessaires furent commandées, elles étaient déjà vendues à partir de prospectus publicitaires!  Avec un ami, nous nous rendîmes  donc à Los Angeles pour ramener par la route ces voitures. L'agence de Denver “Classic Cars” venait de démarrer!......"







Voici une photo extraordinaire! Il s'agit du rapatriement de 2 des 3 premières Citroën vendues par la nouvelle concession Citroën de Denver. Elles venaient de Los Angeles à Denver par la route! Lorsqu'elles étaient livrées au client, elles avaient déjà plusieurs centaines de miles! Mais Ivan, très commercial, leur offrait la première révision.

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Voici le siège social de Citroën à Los Angeles en 1956.

Nous sommes en 1956, quelques années avant l'arrivée d'Ivan Frank. Le batiment formait un L à l'angle du 12615 rue Béatrice et de Wilshire Boulevard à Los Angeles. Le département des pièces détachées est au centre. Il y avait un garage de service sur la droite, et bureaux de vente et d'entreprise à l'extrême gauche et sur le deuxième étage. En cette année (1956) Citroën distribuait des Panhard aux États Unis. Comme de nombreuses Citroën exportées aux USA, celles-ci étaient livrées sans phares pour être équipées ultérieurement de "sealed beam". Notez à gauche la présence d'une 2CV fourgonnette. Aux USA, on les appelait des truckettes*, toutes les 2CV fourgonnettes exportées aux USA provenaient de l'usine belge de Forest, en fait c'était la version belge "Weekend" qui était exportée aux USA!
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*Truckettes= Truck camion... donc un petit camion Truckettes franco/anglais

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Voici le siège social de Citroën à Los Angeles en 1964.


Vue d'ensemble du siège social, photo prise du carrefour de la rue Béatrice et de Wilshire boulevard. Le bâtiment plus moderne à droite est une extension construite pour stocker les pièces détachées en provenance de France. (1964). C'est un grand moment d'émotion pour Ivan. C'est sa première visite chez Citroën, nous sommes en 1964. Ivan vient chercher ses 3 premières Citroën commandées (2 DS sedan et un Station Wagon). Il emportera aussi 1500$ de pièces détachées qui sont prévus au contrat initial. Pour immortaliser ce moment inoubliable, Ivan a pris ces photos. Il y a une belle brochette de DS ainsi qu'une AMI 6 export USA, reconnaissable à son pare-chocs arrière spécifique.


Voila une belle brochette de Citroën! On reconnait des ID, des DS, des 2 CV et même une AMI 6 Station Wagon. Vu le climat local, la majorité des DS est "Blanc Carrare".
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Il n'y a pas qu'en France, que les DS ont perdu leur "sang". Visiblement, il y en a une qui a eu besoin d'une sérieuse réparation! Les spécialistes auront reconnu immédiatement une ID 19 neuve produite seulement de mai à septembre 1964.
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Ici nous sommes en 1966, on distingue 3 DS et une 2CV.
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Ivan a aussi vendu plusieurs DS cabriolet. Il proposait même des versions vendues directement par les établissements Chapron. Il possède d'ailleurs toujours aujourd'hui ses catalogues de l'usine de Levallois!
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IVAN:
"Bien sur, j'ai gardé tous les dépliants et prospectus commerciaux donnés par Citroën ou achetés par moi pendant cette époque. Dans mon garage, vous passez toujours sous l'enseigne lumineuse Citroën....










D'innombrables documents sont conservés comme cette pochette publicitaire.
Celle ci contient tous les documents nécessaires à la présentation des voitures. Une palette de couleurs permet à l'acheteur de choisir la robe de sa DS. De même des échantillons de tissus et cuir montrent les options disponibles et l'intérieur. Bien sûr le kit est complet y compris le prix des options...

Curieusement, je n'ai jamais visité la France. André Citroën et André Lefèvre sont mes héros, mais je n'ai jamais fait le voyage pour voir où les Citroëns naissaient. Par contre j'ai de nombreux ouvrages sur les hommes qui firent l'histoire de Citroën."

Édouard: "Pendant nos nombreuses discussions, il me livra plusieurs détails et anecdotes"

"Par exemple, les chevrons Citroën ont été créé par un ébéniste! André Citroën voyant l'intérêt de l'engrenage construit une machine capable de les usiner. Il avait tout de suite vu le potentiel d'un tel train d'engrenage. Le plus grand assemblage fut construit pour le Titanic et fut utilisé dans la transmission de la gouverne de direction. Mais les Chevrons étaient surtout utilisés pour les grosses machines outils. Tours, Fraiseuses et autres... L'énorme avantage d'un tel train d'engrenage réside dans le fait qu'ils soient auto-centrant et donc élimine tout poussée sur le coté. De ce fait les roulements à billes durent beaucoup plus longtemps. Un fait qui, je crois, est peu connu. Il fut rapporté que la première chose que Charles Lindbergh a vu à son arrivée de nuit sur Paris, fut la tour Eiffel car celle ci était illuminée du mot Citroën.. Il atterrit d'ailleurs pas loin de la résidence d'André Citroën. La piste d'atterrissage fut d'ailleurs éclairée par des citroën garées le long de celle ci! André Citroën fut le premier officiel à lui souhaiter la bienvenue..."
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Édouard: Ivan et moi avons deux générations de différence, malgré tout, nous sommes devenu de bons amis... Si par hasard votre route vous fait passer par Denver à bord de votre Citroën ou que vous ayez des ennuis mécaniques dans le Colorado, Ivan se fera un plaisir de vous dépanner...
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ÉPILOGUE.

Il est facile pour moi, petit rédacteur de Citrowagon en 2011, de refaire l'histoire. Presque 40 ans après les faits, je me demande pourquoi Citroën a t'il quitté le sol américain ? Vendait il des voitures trop chères (comme Jaguar ou Mercedes qui sont restées), de trop mauvaise qualité (comme les japonaises des années 60 qui se sont rattrapées depuis) , trop typées (comme les suédoises qui sont restées) ? La réponse n'est certainement pas là. J'ai même eu une version exotique qui prétendait que Citroën est partie au moment où les pots catalysés devenaient obligatoires aux USA (pour le millésime 73), comme si ses ingénieurs n'étaient pas capables de pondre des catalyseurs qui seront vendu peu de temps après sur les CX suisses! C'est absurde!
En tout cas cette histoire nous laisse un gout amer, un sentiment d'inachevé. Si Citroën ne s'étaient pas fourvoyé dans des aventures hasardeuses telle que le rachat de Masérati, ou l'aventure Wankel par exemple, nous n'en serions pas là.......mais c'est facile de dire ça, 40 ans après les faits!
J'ai demandé à Édouard de me prendre en photos ces anciens lieux qui sont pour moi, des lieux de nostalgie.
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Voici le premier garage de Carl Batz, lorsqu'il était vendeur multimarques. Ivan ne le connaissait pas encore. Les premières Citroën de Denver ont été vendues ici. C'est toujours un garage aujourd'hui, mais ils ne font plus que des réparations! Il n'y a plus de voitures à vendre, comme un vulgaire garage " sans marque" chez nous.
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Voici le deuxième garage de Carl Batz. C'est dans ce garage qu'Ivan Frank a connu Carl Batz. C'est là qu'il a acheté sa première DS. Sur la Photo en noir et blanc où l'on voit une DS à vendre, on reconnait bien le garage. Il a été à peine modifié. C'est maintenant un cabinet d'architectes associés (Anderson, Mason et Dale). Notez le n° de la rue qui n'a pas changé (3198), des numéros qui nous laissent rêveur!
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Voici le local qui fut acquit en 1964 par Ivan Frank et son associé pour monter son agence Citroën. Il est situé au 621 ouest, huitième avenue à Denver. Si le bâtiment existe toujours, il y a belle lurette qu'il n'y a plus de traces du garage Citroën, ni même d'un garage classique. Il sert d'entrepôt!
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Quant à la concession de Beverly-hills, elle a vendu des Citroën neuves jusqu'en 1973. Il restait des DS du millésime 72 en stock, dont celle-ci. La SM était encore commercialisée, mais du millésime 73. Lorsque PSA a acquis Citroën, cette concession a arrêté l'importation de Citroën neuves. De  1974 à 1977, elle ne faisait uniquement que de l'entretien de Voitures et commercialisait des pièces détachées Citroën. Elle fut ensuite vendu à un groupe allemand qui diffusa des Porches et autres Audi. Aujourd'hui (juillet 2017) ces bâtiments historiques sont à vendre !
Aux dernières nouvelles (novembre 2017), la concession était toujours à vendre, hélas, la partie "stockage de pièces détachées" a été démolie ! A l'heure de la poussée de la spéculation foncière, quel sera l'avenir de ce site ?
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