CITROËN ID 19 F-A Familiale 8 places 1967 de Monsieur O.
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L’histoire remonte loin maintenant, à 1985 je crois ; en fait je viens du monde de la Traction Avant mais très naturellement je me suis intéressé de bonne heure à la descendance avec une ID 19 de 1962 (oui déjà en 12 volts) qui fut ma voiture quotidienne durant des années, avec elle DS et ID entraient dans ma vie. De sorte qu’une petite annonce dans un journal local des Yvelines me fit aller voir sans beaucoup de conviction une ID 19 Familiale, chez des gens bien peu sympathiques d’ailleurs. La longue Citroën ne se présentait pas sous son meilleur jour et un chargeur de batterie tentait d’apporter un minimum de voltage à une batterie complètement naze pour me démarrer l’auto. Un crochet d’attelage et d’horribles rétros extérieurs trahissaient un passé à tirer une caravane.
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Enfin, malgré un prix au-delà des cotes du moment et une fade négociation, je finissais par ramener la voiture à la maison déjà convaincu de son potentiel collector. Il s’agit donc de la version ‘Familiale’ trois fois moins courante que le Break, avec la rangée de trois strapontins repliables entre les banquettes, de couleur Bordeaux AC 421, dotée de la finition Confort, elle avait la sellerie en jersey moutarde et les sièges avant séparés. Comme tous les breaks ID , c’est un moteur 90ch de DS à gros carbu Weber qui anime le navire.
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Au moment de l’acquisition le compteur affichait 85.000 kilomètres, la voiture marchait bien mais avait besoin d’une sérieuse remise à niveau : au moins deux pneus, une ligne d’échappement, nettoyage carbu, bougies et vis, virer les rétros. And of course, une batterie ! Dûment lustré le bordeaux pouvait briller encore un peu, et la belle ID allait servir longtemps ma petite famille, souvent au quotidien, mon épouse emmenait parfois les enfants à l’école, s’asseoir sur les strapontins les amusait beaucoup. Nous avons aussi été en vacances avec, mais que l’on se rassure, j’avais sécurisé les strapontins pour éviter tout repliage intempestif. Seul inconvénient de la Familiale, la place dévolue aux bagages à l’arrière restait limitée, c’est pourquoi une superbe valise du même bordeaux que la carrosserie, trouvait place sur la galerie du toit. Et avec le gros moteur, bien lancée, l’ID 19 Familiale avait du nerf, tout d’une grande routière.
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Progressivement cette ID Familiale se voyait préférer une D Super à boîte 5 gris d’Anjou ou encore une superbe DS 20 Pallas bleu Delta, mais elle était là jusqu’au jour où le moteur a déclaré forfait. Le diagnostic radical prévoyait une opération d’envergure avec changement de la culasse complètement bouffée par les produits antigel. J’ai la chance d’avoir d’excellents amis très compétents en mécanique DS/ID , de sorte que le chantier a pu se faire at home. Un circuit d’allumage neuf est venu accompagner ce haut moteur si bien rénové qu’à la fin du chantier la bête a démarré du premier coup. C’est beau une mécanique au top . . .
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A nouveau elle roule régulièrement, mais comme un collector qu’elle est maintenant devenue, excursions régionales et balades avec nos invités toujours épatés de l’espace aux places arrière. J’aime tellement la patine des carrosseries que je ne l’ai toujours pas repeinte, mais il faudrait y penser, surtout que depuis 35 ans elle a accumulé quelques stigmates d’une existence somme toute active et variée. Un détail pour terminer, quand je la conduis évidemment pour moi c’est du quotidien, mais vous n’imaginez pas l’enthousiasme qu’elle suscite sur la route ou dans les parkings, même plus que lorsque je roule en 11 Légère. C’est dire ! . . .
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