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Michel est un très grand amateur de Citroën, surtout les modèles de la série D.  L'été dernier, alors qu'ils étaient en vacances près de Clermont-Ferrand , haut lieu de pèlerinage pour tout citroënniste qui se respecte, Michel décide de bivouaquer dans la campagne environnante. Oh non! répondit sa femme, j'en ai marre de la campagne, quand est ce que l'on se balade en ville ?.... Ils passeront la nuit dans leur ID préférée. Après une nuit assez agitée, ils décidèrent de prendre leur petit déjeuner dans un petit bar à proximité. Pendant qu'il buvait son café, Michel se disait que décidément, ce n'est plus de son age, de faire du camping dans une berline. A la limite, dans un break, pourquoi pas! Le tenancier de ces lieux, gitane maïs au coin des lèvres, le béret vissé du coté gauche de sa tête lui demanda si cette belle ID était à lui. Naturellement, répondit Michel, d'un air courroucé!  Ben c'est marrant, répondit le patron, mon beau frère à la même, mais en break, d'ailleurs il va la balancer......
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....quoi ? il va la balancer ?  Ben oui, depuis le temps qu'elle traine dans sa grange. Demain il vire tout le merdier qui se trouve dans sa grange. Michel, d'un air soupçonneux, se demande si c'est "du lard où du cochon", il n'y tenant plus il demande au maitre des lieux s'il était possible de voir la merveille. Pas de problèmes, vous sortez du village, vous prenez la première à gauche, c'est au bout du chemin, vous pouvez pas vous tromper, pour sûr! Pour sûr qu'il va pas la louper, allez viens chérie on fonce chez le beau frère.....
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...le contact fut rude, mais chaleureux. Le beau frère n'était pas là. C'est son fils qui les a reçu, et la belle était bien là, endormie depuis de nombreuses années. C'était un modèle 60, fabriqué fin 59. Un break "luxe" bleu Monté Carlo avec cet intérieur si caractéristique en Similoïd "rio" Michel n'en croit pas ses yeux! Il faut absolument la sauver.  Il s'agit d'être très tactique. Ne pas heurter la susceptibilité des gens du coin. Michel opte pour une approche "en biais", façon renard. C'est magnifique ici, c'est vraiment le coin idéal pour passer ses vacances. Le fils, sachant très bien où il veut en venir lui dit: "vous la voulez". Michel, interloqué eu un instant de recul, mais ne pouvant plus reculer lui dit que si c'était possible, pourquoi pas.....
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...ça coutait du pognon ces bagnoles là, lui dit le fils indigne! Merde, il va essayer de me refiler le break au prix d'un cabriolet. Oui, oui, ça valait du pognon, à l'époque, mais maintenant...... Oui, vous avez raison, allez, je vous la donne.  Hein ? quoi ? Vous me la donnez ? s'écria Michel. Oui, oui, je vous la donne, on trouve juste un petit arrangement.  Et c'est ainsi que Michel fit l'acquisition de ce break, c'était le plus heureux des citroënnistes du moment. Ah! J'oubliais le petit arrangement, Michel a passé une semaine de vacances là, pour vider entièrement la grange (600 mètres carrés).  Pour la plus grande joie de sa femme qui fit du "lèche vitrine" à Clermont-Ferrand pendant ce temps là.
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A son retour de vacances, Michel me contacte, pour faire un rapatrier le break. Ce qui est bizarre c'est que je n'arrive pas à lui répondre.......ça me démange sur la joue droite!
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Que se passe-t-il ? Ma femme me secoue par l'épaule, me réveille en sursaut, j'ai la marque AZERTY sur le front, je ne sais plus trop où je suis.

- Hein, qu'est-ce qu'il y a ?

- Chéri, tu étais agité, j'avais peur que tu ne tombes de ta chaise, viens dormir, laisses un peu l'ordinateur, il est tard !

ça me revient, je me rappelle cette histoire de DS break 60. Ce soir je voulais faire une mise à jour sur mon site, j'ai du tomber de sommeil. Je viens de faire un rêve à partir de l'histoire que m'avait raconté Michel, un break qu'il avait découvert en Auvergne. Maintenant je vous dois donc l'histoire vraie de ce break...

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Bonjour Georges,
 
L'histoire vraie de ce break :
Ce break a été immatriculé le 28/12/59, il était à vendre au printemps 2007 sur LVA, l'annonce ne faisait pas état de... l'état bien avancé de ce break, le prix annoncé était de 2300 €. Me voilà donc parti voir cette voiture ; elle appartenait à un ancien carrossier à la retraite qui a œuvré dans la restauration, le fils a repris le flambeau avec un ouvrier tôlier dont j'ai pu voir le travail. Bien sympa le Papy mais conscient de la "rareté" de son véhicule. Quelques cafés plus tard nous voilà partis en direction de la grange abritant l'objet de convoitise, au milieu de bien d'autres voitures dont même une avant guerre transformée en pick-up. Le problème est que le break se trouve à l'endroit le plus humide de la grange, ceux qui connaissent le Puy de Dôme au printemps savent ce que cela veut dire ! En position basse il repose sur un lit de boue : la structure est complètement pourrie.
Il avait été "restauré" dans les années 70 et n'a plus roulé depuis 77, date de sa dernière vignette, il serait venu là par ses propres moyens.
A l'intérieur, pas mal de pièces ne sont pas d'origines, la banquette avant remplacée par des sièges plus récents, intérieurs de portes pas d'origine, poignées intérieures chromées de DS, tableau de bord avec des boutons supplémentaires...
Seule la banquette arrière RIO semble d'origine, il manque les strapontins.
La banquette arrière ferait croire à une finition luxe mais le tableau de bord avec montre fait penser à une version confort. Difficile de se faire une opinion, appartenant à un garagiste de campagne elle a été passablement modifiée avec des pièces de récupération.
La maison était à vendre avec la grange attenante, je ne sais pas ce que c'est devenu, je ne me sentais pas l'âme d'un sauveur.
De retour je suis passé voir un vendeur de pièce du coin avec qui j'ai déjà fait affaire, il connaissait fort bien le garagiste, ayant fait son apprentissage chez lui, il se rappelait bien de cette ID break mais ne savait pas qu'elle existait encore.

Bien cordialement.
Michel
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Bon, ben voila! J'ai encore rêvé, mais avouez que c'était un beau rêve!
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