.
Le grand jour est arrivé, je me souviens. A l'heure où blanchit la campagne, par un de ces matin froids de janvier, ils sont arrivés. La nuit fut difficile, il y a toujours une appréhension lors de la première mise en route d'un moteur fraichement monté. J'avais installé le moteur/boite devant ma porte de garage, un échappement complet de CX 22 TRS suivait le collecteur d'échappement. La porte de garage était fermée au maximum, ne laissant qu'un mince filet d'air glacé à nos pieds. La batterie était chargée à bloc, une nourrice de 10 litres de SP98 était branchée sur la pompe à essence. Messieurs, je suis à vous . . .
.


Pendant que Jean-Philippe cherche un fils de bougie pour y brancher sa lampe stroboscopique, Rémy rempli la cuve du carburateur avec un peu d'essence. J'ai réglé mon allumeur "au jugé", je pense avoir mis à peu près au bon endroit la sortie du fils de bougie n°1 en face du doigt d'allumeur. Jean-Philippe s'est proposé de régler l'allumage, si le moteur démarre !
C'est là que les athéniens s'éteignirent ! Je demande, le cœur battant, à Jean-Philippe d'appuyer sur le bouton de lancement.

 (cliquez sur la photo pour la vidéo).
Et oui, chers amis, il a démarré presque au quart de tour ! ! !  Je n'en reviens pas ! J'ai eu très peur, j'ai confondu le papillon des gaz avec celui du starter, je l'ai ouvert en grand, si bien que le moteur s'est emballé, d'où ma frayeur et mon empressement de l'arrêter. Avant cette vidéo, je précise que je n'ai jamais tenté de le mettre en route. Je voulais associer mes copains à ce grand moment.
Une fois remis de nos émotions, nous tentons un deuxième essai. Cette fois je repère bien la commande de starter.
Le moteur était sec, ce n'était pas la peine de le mettre en eau si on n'arrivait pas à le démarrer ou au pire s'il fallait démonter un organe. Après le deuxième essai, le moteur semblant tourner correctement, il est temps de le remplir de liquide de refroidissement.

Le troisième essai est mis à profit pour régler le calage de la distribution. Si vous tendez l'oreille, vous vous apercevrez que le démarreur a légèrement du mal à lancer le moteur, preuve d'un mauvais calage de l'avance à l'allumage. Rémy continue a remplir le moteur en eau. Tout semble bien aller. . .
. . . Le moteur tournait rond, l'heure de l'apéritif s'approchait, lorsque vint la catastrophe ! ! ! Un bruit bizarre fait son apparition, un bruit suspect, non identifié, jamais entendu jusque là ! Rémy, en vieux loup de mer de Javel, n'oublions pas qu'il travaillait sur le "plateau retouches des SM" à Javel, s'est saisi d'un long tournevis pour ausculter les profondeurs du moteur : rien !
 . . . au hasard de ses recherches, Rémy trouva le bon geste et tout rentra dans l'ordre ! Ouf ! J'ai décidé de laisser tourner le moteur pendant au moins 2 heures, le temps de prendre un ap . . café.
Après un bon repas, l'heure est venue pour faire un premier bilan. Visiblement le moteur tourne correctement. Il n'y a aucunes fuites. J'ai l'intention de le faire tourner une vingtaine d'heures avant son installation dans la voiture. Merci Denis, Jean-Philippe, Rémy.
.
Le lendemain, j'ai vérifié tous les niveaux, c'était OK sauf pour l'eau. Il y avait 4 micro-fuites, facilement réparables, elles se trouvaient sur des raccords avec des colliers insuffisamment serrés.
.

Le moteur a rejoint son petit coin dans le garage. Il aura tourné 20 heurs avant de regagner son ID 21 FH 72. L'année 2021 sera le point final au traitement de la coque, un long marathon qui dure depuis pas mal d'années.
.
FIN