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La DS 23 break 1974 "confort" de Bernard.
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J'ai rapatrié la DS 23 !
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Tombé dans la marmite de potion magique Citroën il y a maintenant 2 ans, je me suis mis dans la tête de rouler avec une DS Break. Immense paquebot du siècle dernier, élue voiture du siècle, je suis tout de suite tombé amoureux de cette voiture venue d’une autre planète.

Je lis tout ce que je peux trouver sur cette voiture, je regarde tous les tutos et vidéos, je tombe sur une mine d’info sur Citrowagon. L’élue sera de 68 et plus, pour le reste, je ne suis pas raciste… Je recherche sur tous les sites connus de vente de voitures d’occas, j’en parle à droite et à gauche et on me donne une piste, près de chez moi en plus ! Magnifique, c’est une 69, en plus c’est une familiale avec les 3 strapontins, en plus la CG est en 8 places, en plus elle a la boite hydro. La mariée est trop belle vous allez me dire, et bien vous avez raison : elle est dans un état proche du trait qui délimite l’état d’une épave de celle qui est sauvable. Mais il y a un Joker dans l’histoire, elle est dans les mains d’un orfèvre de la tôle Slovène pour qui refaire une voiture proche d’un tas de ferraille ne fait pas peur…
 Bingo, je casse ma tirelire pour cette belle. Y’a plus qu’à attendre que le Slovène fasse le boulot, alors j’attends, j’attends, j’attends, et j’en ai marre d’attendre, déjà 2 ans que j’attends… Alors je prends le taureau par les cornes, je me remets à chercher une autre fiancée…
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Je trouve rapidement chaussure à mon pied en Allemagne. Une belle DS23 de 1974 qui semble très propre. Les échanges avec le garage vendeur de cette belle est, comment dirais-je, Germanique ! On ne peut pas leur enlever ça à nos amis teutons, y’a de la rigueur et pas d’entourloupe. Ce qui est convenu l’est, l’annonce est bien conforme à la voiture. Oui, j’ai oublié de dire que j’ai acheté cette voiture sans la voir, sans la tester, juste en me fiant aux dires de mon interlocuteur Allemand. Mais dans cette mécanique bien huilée, il y a un grain de sable, ou plutôt un virus… j’allais sauter dans le train pour chercher la belle qu’un virus a déboulé dans notre vie. C’est ballot, ça c’est joué à quelques jours, alors je vais devoir patienter. Dommage, car avec 2 mois de confinement, j’aurais eu le temps d’ausculter ses entrailles dans les détails… Fin de confinement, impatient d’aller rejoindre ma belle Française qui a passé toute sa vie en Belgique puis au Pays-Bas je brave les interdits, prends rendez vous à Strasbourg avec mon Allemand qui porte la belle sur une remorque. On dit 14h00 derrière la gare, je marche 10 mn pour rejoindre le parking et je la vois arriver, pile poil à l’heure : quand je vous parle de la rigueur germanique… Je fixe les plaques françaises, il la démarre, descend les rampes de la remorque, ça y est, back to France, welcome !
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Réglage du siège, des rétros, le plein a été fait, (merci Stephan !), les niveaux contrôlés, y’a plus qu’à. Quand on n’a jamais conduit une DS, l’acclimatation demande concentration et attention. La blonde du GPS me guide vers l’autoroute, je sais ce n’est pas glamour, mais c’est en ligne droite et ce n’est pas parce que c’est limité à 130 qu’il faut rouler à 130. Donc j’y vais et me cale à 90, pas plus, il faut qu’on fasse connaissance. Incroyable impression, elle a 46 ans et pas une ride ! Les suspensions, on n’en parle pas, du confort, non plus, le freinage, tellement puissant pour cette génération de voiture, que des bonnes vibrations ! Les 80 premiers km sont avalés, il est temps de faire une pause, regarder que tout aille bien sous l’immmmense capot avant de poursuivre le périple jusque dans les hautes alpes où elle va découvrir les cols du Briançonnais.

Sur le parking, capot ouvert je scrute la moindre fuite, contrôle les niveaux et qui arrive : une DS break familiale, avec les 3 strapontins ! Un gars fort sympathique en sort, on échange sur ces merveilleuses voitures. La sienne est une première main, achetée par son père parce que 4 enfants, puis récupérée par lui, il roule avec depuis plus de 20 ans ! Incroyable, on ne voit jamais de break DS sur la route, encore moins dans des aires d’autoroute, et bien ici y’en a eu 2 d’un coup, j’en suis sûr, elle était là pour souhaiter la bienvenue à ma DS pour son retour en France. Un sacré clin d’œil !
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Tout va bien, pas de flaque de liquide sous la voiture, jauge de température dans le milieu, essence ok, bouteille d’eau à porté de main, je repars, Briançon n’est pas à côté, encore plus de 500 bornes à avaler… Grenoble enfin, péage et fin de l’autoroute. Depuis un moment il fait nuit, mis à par un problème de strabisme des phares qui font qu’en ligne droite j’éclaire bien à droite, on y voit quand même sacrément bien. Dernière pause dans l’Oisans avant le col du Lautaret, première route de montagne pour elle dans mes mains : pas mal la tenue de route pour ce paquebot de 5,02m ! Je suis bleufé. Du coup je me lâche un peu, je m’étais fixé de ne pas dépasser les 3000tr/mn, je m’autorise les 4000 pour la montée du col. Bon feeling je vous dis ! Je contrôle régulièrement la température, bien que dans une ambiance fraiche je note que l’aiguille penche un peu vers le rouge, faudra tout contrôler demain, si ça se trouve ça fait un baille qu’elle n’a pas fait 600 bornes. Une fois le col avalé, la descente vers Briançon est une formalité, reste la dernière difficulté, rejoindre mon habitation situé en montagne après un chemin en terre de 3km. Comme message de bienvenue, il y a mieux, mais c’est comme ça, si elle est bonne partout cette voiture, elle le sera aussi sur un chemin de terre. Elle l’a été ! C’est bien sur ce type de revêtement caillouteux qu’on prend conscience de son avance sur son temps, incroyable avancée technique qu’offre cette suspension, dire qu’elle a 46 ans, j’en reviens toujours pas !
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A près une bonne nuit réparatrice, je me repenche sur la bête : contrôle des niveaux, ras ! Je contrôle le bon fonctionnement du ventilateur électrique et m’aperçois, qu’il tourne à l’envers… tu m’étonnes que la température montait un peu, quand elle avait besoin de plus de refroidissement, on le diminuait ! Hop, les outils vite sortis, mon stock de cosses électriques et ni une ni deux ça tourne dans le bon sens. Pour valider ça, rien de tel que de se faire le col de Vars, en une belle journée ensoleillée de juin, on va aller montrer la belle à ma maman qui a plus de 4x20 ans, je ne suis pas sûr qu’elle ait déjà posé son séant dans les sièges moelleux d’une DS. Refroidissement ok, belle balade jusqu’au col de Larche histoire de voir nos amis Italien et de ramener un Chianti pour fêter tout cela. Je crois que je suis passé du côté obscur…
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Bravo Bernard pour cet achat, nul doute qu'elle te procureras de nombreux plaisirs. J'ai cru comprendre que tu souhaitais supprimer la carburation GPL et d'autres bricoles. Tiens moi au courant.
Bonne route.