Il y a quelques mois, Citrowagon vous présentait un article sur les subtilités des n° de série qui n'avaient rien à voir avec l'ordre de fabrication des DS break. Ça avait fait "du foin" à l'époque ! Je me souviens d'un repas dominical récent, ma belle-mère m'a fait la tronche toute la matinée, soit disant que sa DS était plus vieille que ce qu'elle pensait ! Je n'y peux rien, c'est comme ça. Je suis sûr qu'elle ne me croit pas encore ! Et bien voici une nouvelle preuve. | |
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Bernard est l'heureux propriétaire de cette ID 20 FH de 1969. Ce véhicule, acheté dans un état proche de l'épave, est actuellement (décembre 2020) en restauration. Son n° de série est 3 980 620 , son n° de médaille de fabrication est 0041 014851 et son n° d'unit est 4-050624. Si vous avez bien potassé l'article sur les n° de série, en parlant français, cela nous donne la 120ième DS 20 break à boite de vitesses à commande hydraulique "commandée". C'est le 14851ième exemplaire construit parmi les ID20F(H) et ID19F(H) depuis le début du millésime 66 (septembre 1965). et la 50624ième coque de DS break construite depuis le début du millésime 61 (septembre 1960). | |
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Egbert est un sympathique amateur hollandais de DS break. Il possède une ID 20 FH du millésime 69. Je lui ai demandé des photos pour présenter sa voiture. Parmi les premières photos envoyées, figure la plaque de n° de série : 3 980 621 ! Mais ! ! ! Elle n'a qu'un numéro d'écart avec le break de Bernard ! Je lui demande illico une photo de sa médaille de fabrication et de sa plaque de n° d'unit. On va voir si ces 2 DS étaient l'une derrière l'autre sur chaine de montage à Javel. Le résultat est étonnant et logique, conforme aux propos de Citrowagon ! | |
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Sur les 2 photos de gauche, l'ID 20 FH de Bernard, le n° de la plaque de médaille de fabrication est 0041 014851. Sur celle du dessus, l'ID 20 FH d'Egbert, le n° est 0041 014970 ! Il y a donc 118 DS 20 break fabriquées entre ces 2 ID 20 FH ! | |
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A gauche la plaque d'unit de Bernard, à droite, celle d'Egbert. On constate qu'il y a 163 "caisses" ou "coques" de DS break construites entre ces 2 voitures ! | |
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Que
pouvons nous en conclure?
Ce
qui est intéressant dans cet exemple, c'est la
rareté des modèles. Citroën ne vendait
pas tous les jours des DS 20 break à boite de vitesses
à commande hydraulique ( 440 exemplaires pour tout le
millésime 69 !). Il n'est donc pas étonnant que
la DS 20 break "hydrau" d'Egbert soit commandée plusieurs
jours après celle de Bernard, d'où la
fabrication, entre-temps, de 118 DS 20 break, qui sont toutes des DS 20
break à boite de vitesses à commande manuelle.
Il se trouve que j'ai un ami "haut placé" à Javel. Je lui ai demandé les jours travaillés pour le millésime 69. Cela nous donne: 5 jours en aout 1968 (vacances, reprise du travail le 27 aout à 6h45), 23 jours en septembre, 24 jours en octobre, 19 jour en novembre, 23 jours en décembre 1968 ( il n'y a pas eu de "pont", Javel était ouvert du 26 au 31 décembre), 23 jours en janvier 1969, 20 jours en février, 21 jours en mars, 22 en avril, 19 jours en mai, 21 jours en juin et 16 jours en juillet 1969 (départ des vacances le 24 juillet à 17h30). A l'époque, l'usine était ouvert un samedi par mois. Cela nous fait un total de 236 jours travaillés. En supposant qu'il y a eu 236 jours de montage de DS break pour le millésime 69, la production totale d'ID 20 F et FH étant de 5096 unités, cela nous fait une moyenne de 21 ID 20 F(H) par jour (21.59). Les 118 DS 20 break représentent à la louche 5,46 jours d'écart, on peut raisonnablement dire que la fabrication de l'ID 20 FH d'Egbert s'est faite une semaine après celle de Bernard. Elles ne se sont sans doute jamais vues. Toutes les coques des DS break sont numérotées dans la même séquence (avec l'indice 4-), quelles que soient leurs finitions ou cylindrées. Il n'est donc pas étonnant d'avoir 163 coques fabriquées entre ces 2 coques. On peut même par déduction, les coques étant les mêmes sur les breaks 20 et 21, déterminer le nombre exact d'ID 21 F(H) construites pendant cette semaine: 163 - 118 = 45. Concernant les n° d'unit, je tiens à préciser que les coques étaient fabriquées à la queue leu-leu au ferrage à "la Carrosserie de Levallois" et ensuite acheminées à Javel. Je ne sais pas où étaient installées ces petites plaques indiquant le n° d'unit, mais une chose est sûre, il y avait un stock de coques de DS break à Javel, en attente de ligne de montage. Les n° pouvaient donc être mélangés à quelques dizaines d'unités près. |
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N'hésitez pas à m'envoyer vos photos de plaques de DS break. Citrowagon sera t'il le premier site à montrer 2 DS break fabriquées l'une derrière l'autre à Javel ? (donc avec des n° de médaille de fabrication qui se suivent) | |